Le deuil n’a pas une seule couleur

 

Le malaise face au deuil

Perdre un être cher bouleverse toujours. On parle souvent des phases du deuil comme d’un chemin universel : déni, colère, marchandage, dépression, acceptation. Comme si nous traversions toutes les mêmes étapes de la même manière. Mais la vérité, c’est que le deuil n’a pas une seule couleur.

Notre façon d’aimer, de nous exprimer et même notre histoire familiale teintent profondément notre manière de vivre la perte. C’est ce que je veux explorer ici : comment les styles d’interaction (analytique, directif, expressif, aimable) influencent les phases du deuil… et pourquoi la différence entre liens de sang et liens d’adoption change parfois tout.

Les phases du deuil en bref

Je ne vais pas m’attarder longtemps sur le modèle que nous connaissons tous :

  • Le déni: quand on refuse d’y croire.
  • La colère: contre la vie, contre les autres, parfois contre soi-même.
  • Le marchandage: ce fameux « et si… » qui nous fait rejouer mille scénarios.
  • La tristesse: la douleur qui s’installe devient plus lourde et profonde et se change parfois en dépression.
  • L’acceptation:  reconnaître la perte et l’intégrer dans sa vie.
  • La reconstruction: redonner du sens, se réinventer avec l’absence.

Ces phases ne sont pas linéaires, et on peut passer de l’une à l’autre plusieurs fois. Mais ce qui est rarement dit, c’est que notre style relationnel colore la façon dont on vit chacune d’elles.

Quand le style d’interaction change tout

L’analytique vit le deuil comme une équation à résoudre :

  • Il cherche à comprendre les causes, à analyser les faits, parfois au point de bloquer ses émotions.
  • Sa colère se tourne contre « l’injustice » ou l’irrationnel de la vie.
  • Son marchandage prend la forme de scénarios : « Si seulement on avait agi plus tôt… », « Si on avait fait autrement… ».
  • La tristesse est souvent intériorisée, presque invisible, vécue en silence.
  • L’acceptation passe par la compréhension rationnelle et la recherche de sens.
  • La reconstruction d’une nouvelle vision de vie, un projet, un cadre.

👉 Pour cette personne, le défi est d’accepter que le deuil ne se « calcule » pas, mais se traverse. En d’autres mots, lâcher l’analyse pour vivre pleinement ses émotions.

Le directif fonce dans l’action :

  • Le déni, c’est avancer vite, organiser les funérailles, remplir la paperasse. Bref, il gère les tâches pratiques.
  • Sa colère est vive, parfois explosive, parfois tournée contre ceux qui « ne suivent pas ».
  • Le marchandage ressemble à une tentative de reprendre le contrôle : « Je vais tout gérer, ça ira. ».
  • La tristesse est difficile à montrer, car elle est perçue comme une faiblesse.
  • L’acceptation s’exprime souvent par un plan, une mission, un nouveau cap.
  • La reconstruction passe par la redéfinition de ses objectifs pour transformer la douleur en action.

👉 Pour cette personne, le défi est d’oser s’arrêter et laisser la vulnérabilité avoir sa place. Bref, accepter de ralentir et ressentir fait aussi partie de la force.

L’expressif vit tout… en grand :

  • Le déni peut prendre la forme d’un flot de paroles ou même d’humour pour minimiser.
  • La colère est intense, parfois théâtrale, exprimée haut et fort.
  • Le marchandage se nourrit de scénarios imaginés : « Et si j’avais dit ça… ».
  • La tristesse est visible, dramatique parfois, avec un besoin de soutien social constant.
  • L’acceptation arrive par l’expression créative et le partager.
  • La reconstruction se produit en racontant, en créant, en se connectant aux autres.

👉 Pour cette personne, le défi est de canaliser ses émotions sans s’y perdre. En d’autres termes, canaliser l’intensité pour que l’émotion devienne une force créatrice.

L’aimable, lui, pense d’abord aux autres :

  • Le déni, c’est minimiser sa douleur pour prendre soin de ceux qui souffrent.
  • La colère est refoulée, intériorisée, rarement exprimée.
  • Le marchandage prend la forme d’une culpabilité douce : « Si j’avais été plus présente… », « J’aurais pu faire plus ».
  • La tristesse est silencieuse et teinté de solitude.
  • L’acceptation vient quand il se sent autorisé à penser à lui.
  • La reconstruction est permise à son rythme.

👉 Pour cette personne, le défi est de s’accorder la permission de vivre son deuil pour elle-même. C’est-à-dire prendre sa place et vivre son propre deuil.

3 clés pour traverser ton deuil selon ton style

Lire sur les styles, c’est éclairant… mais tu te demandes peut-être : « Concrètement, qu’est-ce que je peux faire pour avancer ? ». Voici trois clés simples, adaptées à ton style relationnel :

Si tu es de style analytique :

  1. Autorise-toi à ressentir sans comprendre.
  2. Écris tes émotions plutôt que seulement tes pensées.
  3. Appuie-toi sur des rituels concrets pour apaiser ton besoin de cadre.

Si tu es de style directif :

  1. Ralentis, même quelques minutes par jour, pour accueillir ta tristesse.
  2. Demande de l’aide pratique : tu n’as pas à tout gérer seule.
  3. Transforme ta douleur en mission (ex : soutenir une cause, créer un projet).

Si tu es de style expressif :

  1. Trouve un espace sécuritaire pour partager sans filtre.
  2. Utilise l’art (écriture, peinture, musique) comme exécutoire.
  3. Garde un équilibre entre parler et écouter ton silence intérieur.

Si tu es de style aimable :

  1. Accueille tes propres besoins sans culpabilité.
  2. Autorise-toi à dire « moi aussi, j’ai mal».
  3. Demande du soutien plutôt que de tout donner aux autres.

Liens de sang vs liens d’adoption : une dimension identitaire

On n’en parle presque jamais, mais la nature du lien influence aussi la façon de traverser le deuil.

  • Perdre un parent biologique:
    Cela réactive les loyautés invisibles, la transmission familiale, parfois les secrets et les tabous. La douleur porte une charge d’héritage : « D’où je viens ? Qu’est-ce qui m’a été transmis ? »
  • Perdre un parent adoptif :
    Ici, le deuil peut réveiller la blessure originelle de l’abandon. Même dans une relation adoptive riche et aimante, le départ d’un parent peut faire remonter la question : « Quelle est ma place ? ». Parfois, c’est un double deuil : celui du parent qu’on perd aujourd’hui et celui de l’histoire d’où l’on vient.

Et quand on combine ce vécu avec les styles d’interaction, on voit apparaître des nuances très fortes :

  • L’analytique adopté cherche à comprendre ses origines.
  • Le directif adopté compense par le contrôle.
  • L’expressif adopté vit une intensité amplifiée.
  • L’aimable adapté peut taire sa douleur pour « ne pas déranger ».

Conclusion : le deuil est un chemin singulier

Le deuil n’a pas une seule couleur. Il se nuance de notre personnalité, de notre style relationnel, mais aussi de notre histoire familiale, qu’elle soit tissée de liens de sang ou d’adoption.

Reconnaître cette singularité, c’est honorer la personne endeuillée telle qu’elle est. C’est aussi t’honorer dans ton propre cheminement. Ce n’est pas  « mal vivre » ton deuil : c’est le vivre à ta manière.

Et toi, as-tu reconnu ton style dans ces descriptions ? Quelle couleur a pris ton chemin de reconstruction ?

Si tu traverses toi-même un deuil ou une période de perte et que tu aimerais être accompagnée avec douceur et clarté, je t’invite à

C’est une rencontre gratuite de 30 minutes pour déposer ce que tu vis et repartir avec un premier éclairage. 

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